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mlaurebourgeois

Il restait la colère




J'ai recollé les lambeaux

De mon âme endolorie

J'ai pu mettre des mots

Où il n'y avait que des cris

J'ai pansé avec douceur

Les plaies de mon chagrin

J'ai renvoyé la peur

Jouer dans le lointain

J'ai mis un pied devant l'autre

J'ai ouvert les rideaux

Balayées devant ma porte

Les miettes pour les corbeaux

J'ai déchiré la toile

J'ai dansé sous la lune

J'ai parlé aux étoiles

J'ai délaissé les dunes

J'ai relevé la tête

Les yeux encore brouillés

J'ai même refait la fête

Sans rien à oublier

Alors au fond d'un verre

Entre deux cacahuètes

J'ai croisé la colère

Sourde, aveugle, muette...



Dans mes bras, l'ai bercée

Comme j'aurais aimé qu'il...

Mais il ne l'a pas fait

Je lui ai dit "Tranquille !

Je te vois désormais

Je t'emmène avec moi

Et partout où j'irai

Je prendrai soin de toi"

Mais elle m'a dit "Je vais !

Et ce sera sans toi

Pour pouvoir m'en aller

Fallait que tu me voies."

Alors on s'est quittées

Sans un dernier regard

Et quand elle a tourné

Tout au fond du couloir

La joie est arrivée

A dit "C'est pas trop tôt !

J'ai cru qu'elle partirait jamais

Avec ses gros sabots !

- Ah ! Joie, te revoilà,

Te revoilà ici ?

- Mais enfin, Marie

J'ai toujours été là !"



Rédigé par : Marie-Laure Bourgeois

Révisé par : Gabrielle Landry-Demers

Crédit photo : Camila Quintero Franco

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